New Delhi vient finalement de donner le feu vert à la modernisation de sa cinquantaine de Mirage 2000, attendue depuis des mois. Interrogé par « The Times of India », un porte-parole de l'armée de l'air indienne a confirmé l'accord du gouvernement pour la proposition française. Sauf imprévu, la signature formelle interviendra dans quelques semaines.
Pour les industriels concernés, c'est un contrat majeur, puisqu'il est estimé à 1,5 milliard d'euros. Il consiste pour Thales, qui va assurer 75 % du travail, à fournir une nouvelle avionique, des équipements de guerre électronique et un radar plus puissant. Dassault, pour les 25 % restants, sera chargé de tester et de qualifier les Mirage 2000 ainsi modernisés. Quant aux missiles, MBDA va sans doute devoir attendre encore un peu pour décrocher une commande de 500 à 900 millions d'euros (en fonction de la quantité d'armes achetées). Toujours selon « The Times of India », il faudra neuf ans pour mener à bien le travail. Deux des 51 Mirage 2000 devraient être modernisés en France, les autres en Inde avec l'aide de l'entreprise publique HAL. Les appareils sont entrés en service dans les années 1980.
Une opération contestée
Ce contrat n'a aucun rapport avec l'appel d'offres en cours à New Delhi pour l'acquisition de 126 avions de chasse de dernière génération, assure-t-on de source proche des industriels français. Cette compétition oppose en finale le Rafale de Dassault à l'Eurofighter du consortium EADS-BAE-Finmeccanica (« Les Echos » du 29 avril). Certains s'interrogent cependant sur l'utilité pour New Delhi de mener de front les deux opérations, autant pour des raisons financières qu'opérationnelles, même si les calendriers de livraison des appareils ne sont pas synchrones. L'Inde a par ailleurs signé un accord avec la Russie pour concevoir et construire en commun un avion de chasse de future génération, et poursuit également son programme de chasseur léger.
Face au Pakistan, et de plus en plus face à la Chine, qui ne cache pas sa volonté de monter en puissance militairement, New Delhi consacre des sommes très importantes à la modernisation de son armée. Les industriels occidentaux l'ont bien compris.
ALAIN RUELLO, Les Echos
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