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mercredi 20 juillet 2011

QUESTION OUVERTE : TELETRAVAIL OU NOMADISME (MOBILITY) ?

Le gouvernement veut « réduire le retard actuel de la France en matière de télétravail ». Le ministre de l'Economie numérique, Eric Besson, a lancé hier une étude sur le télétravail dans les grandes entreprises françaises (dont les conclusions seront publiées en fin d'année), afin de « repérer les bonnes pratiques et identifier les facteurs de succès ». Objectif du ministre : réduire les coûts de transport (et le stress des salariés), limiter la consommation d'énergie, réaliser des gains de productivité, etc. Le travail depuis le domicile peine à prendre son envol dans l'Hexagone. Or, il n'y a plus d'obstacle technique. Mais il subsiste des freins.
Des managers réticents
Selon Greenworking, le cabinet responsable de l'étude en préparation, « le manager est le premier frein au développement du télétravail ». Plus particulièrement, c'est la mentalité française qui pose problème. Alors que le télétravail repose sur la confiance accordée aux salariés et sur la bonne coordination entre les parties, de nombreux managers français craignent, avec le télétravail, de ne plus pouvoir contrôler l'activité des salariés. Les entreprises hexagonales présentent un modèle de gestion encore très hiérarchisé. Les salariés peuvent aussi être frileux au changement. Gilles Garczynski, DRH de CGG Veritas, présent hier à Bercy, soulignait « l'extrême prudence » des managers sur ce thème.
Des gains mais aussi des coûts pour l'entreprise
La Cour de cassation, dans un arrêt du 7 avril 2010, a imposé le versement d'une indemnité au salarié. L'occupation, à la demande de l'employeur, du domicile du salarié à des fins professionnelles constitue en effet « une immixtion dans la vie privée de celui-ci et n'entre pas dans l'économie générale du contrat de travail ». Ajoutée aux frais d'équipement du domicile, la facture peut s'avérer non négligeable pour l'entreprise. Une étude de Bouygues Telecom publiée en mars pointe le coût comme l'un des freins principaux au télétravail.
Le cadre juridique
Il existe encore un certain flou juridique sur le travail à domicile. Exemple : que se passe-t-il en cas d'accident du travail ? D'après les représentants des entreprises présents hier à Bercy, la situation juridique est équivalente au lieu professionnel, puisque l'on parle de temps de travail effectif. Toutefois, la jurisprudence reste limitée. Des accords dans les entreprises permettent néanmoins de lever progressivement ce type d'obstacle, en fixant des règles et en mettant en place des garde-fous.
Le nomadisme se développe plus vite
Au-delà du télétravail, qui fait l'objet d'un accord en bonne et due forme entre le salarié et l'employeur, la pratique qui se développe est surtout le « nomadisme » : les salariés effectuent des tâches professionnelles hors du lieu de travail mais sans changer de statut.
Le retard français
Le télétravail ne concerne que 9 % des salariés français, contre 18 % en moyenne en Europe et plus de 30 % dans les pays scandinaves et les Etats-Unis. La durée de travail au domicile varie de un à trois jours par semaine. Une vingtaine d'accords ont été signés depuis trois ans dans les grandes entreprises (Michelin, Renault, AXA, etc.) pour favoriser l'essor de cette pratique, qui concerne aussi bien les dirigeants que les non-cadres.
Les Echos du 20/07/11 Charles Guay

Une expérimentation de télétravail est en cours à Thales Alenia Space sur les sites de Cannes et Toulouse et semble satisfaire en grande majorité les salariés, tous volontaires. Et pourquoi pas à Thales Communications & Security ?

1 commentaire:

  1. Des RLL confondent "Mobility" et jours de congés!!
    Qui les controlent pour éviter les abus ?
    Pourquoi il n'y a pas de libéllé sur e-admin pour déclarer les jours en "Mobility" ?

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